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Les Rencontres de la photographie

Exposition en cours

Venez découvrir deux expositions présentées dans le cadre des Rencontres d’Arles à l’abbaye de Montmajour.

  • Compris dans le droit d'entrée du monument

Présentation

Cette année encore l’abbaye de Montmajour accueille deux expositions de photographie dans le cadre des rencontres de la Photographie.

Dans le réfectoire on vous invite à découvrir l’exposition "Eileen Gray / Le Corbusier [E-1027+123]” du photographe français Stéphane Couturier, et dans la salle capitulaire plongez dans le travail du photographe Patrick Wack avec son exposition "Azov Horizons".

Les expositions

Eileen Gray / Le Corbusier [E-1027+123], Stéphane Couturier

Connu pour ses célèbres vues frontales d’architectures et ses séries Melting fusionnant par exemple des vues des usines Toyota ou encore d’iconiques bâtiments, Stéphane Couturier questionne dans cette nouvelle série la notion de synthèse des arts, en associant les deux figures qui ont marquées cette villa : Eileen Gray et Le Corbusier.

C’est en 1926 que la designeuse irlandaise Eileen Gray et l’architecte Jean Badovici imaginent ce projet conçu comme un manifeste architectural. Selon un code unissant leurs noms respectifs (E pour Eileen, 10 pour le J de Jean, dixième lettre de l’alphabet, 2 pour le B de Badovici, 7 pour le G de Gray), la villa est baptisée E-1027.

Dix ans après l’achèvement de sa construction, se dessine alors en creux la rocambolesque histoire des lieux. En 1938 et 1939, Le Corbusier est invité par Jean Badovici et peint quelques murs, dans une démarche d’expérimentation s’affranchissant de l’esprit initial.  

Grâce à la photographie, Stéphane Couturier fusionne aujourd’hui les époques, faisant la part belle aux jeux de transparences, aux télescopages de l’architecture avec la nature extérieure, les fresques de Le Corbusier se mêlant avec les détails du mobilier conçu par Eileen Gray.

La dualité qui en ressort permet de complexifier les couches de réalités, pour exprimer cette réalité nouvelle du monde et des choses : le mouvement, l’instabilité, l’éphémère, entre document et fiction. La villa Eileen Gray devient osmose : E-1027+123 (12 pour le L de Le et 3 pour le C de Corbusier).

En fusionnant une photographie de l’architecture d’Eileen Gray avec une des fresques murales que Le Corbusier a peintes dans la villa, c’est à une sorte de « réconciliation des arts » que nous sommes conviés.

Villa Eileen Gray - #8. Série E-1027+123, 2021-2022.

Stéphane Couturier. Avec l’aimable autorisation de l’artiste / Galerie Christophe Gaillard.

 

·         La villa E-1027

Il est parfois dit à tort que la villa a été construite uniquement par Eilenn Gray, mais elle précise bien dans des notes autobiographiques qu’elle a été construite en collaboration avec l’architecte Jean Badovici, qui brevète notamment le prototype des fenêtres coulissantes « fenêtre paravent ». 

La « maison en bord de mer » sur la baie de Roquebrune est le manifeste de leur approche novatrice, autant pour les meubles et décors, que pour l’architecture, alliant ouverture et compacité. C’est d’ailleurs l’une des premières architectures de béton appliquant les principes du modernisme. Achevée en 1929, la villa fut rapidement reconnue comme une œuvre singulière du mouvement moderne.

Le nom E-1027 est un code formé à partir des initiales d’Eileen Gray et Jean Badovici : E pour Eileen, 10 pour le J de Jean, 2 pour le B de Badovici, 7 pour le G de Gray.

En 1932, Eileen Gray cesse de fréquenter la villa pour se construire sa propre maison juste au nord de Menton, appelée “Tempe a Pailla”. Revisitant le projet minimaliste initial  Jean Badovici invita Le Corbusier à y réaliser plusieurs peintures murales. Aujourd’hui, seules quatre d’entre elles sont encore visibles.

La villa E 1027 est indissociable du restaurant-buvette « L’Etoile de Mer », du Cabanon et des Unités de Camping de Le Corbusier, implantés à proximité immédiate. Ces monuments témoignent d’une aventure architecturale autant qu’humaine, faite d’expérimentations et d’amitiés autant que d’une passion commune pour ce territoire. L’ensemble du site, propriété du Conservatoire du Littoral, est géré par le Centre des monuments nationaux.

Pour en savoir plus sur la villa E-1027 et l’ensemble des monuments constituant Cap Moderne rendez-vous sur leur  site internet .

Azov Horizon, Patrick Wack

La mer d’Azov m’est apparue dans un éclat de lumière. C’est cette lumière si particulière, douce et colorée, qui guida mes premiers pas sur les rives de cette petite sœur de la mer Noire, vers laquelle je reviens tous les étés depuis 2019. Ce sont ces dégradés d’horizons, qui entrent en dissonance avec notre imaginaire visuel de ces régions, que je me promettais de photographier, année après année en Ukraine et en Russie, comme un fil formel qui guiderait mes pas. Mais ce récit estival, que j’avais espéré lumineux, est aussi la chronique d’un monde qui disparaît, dévoré par la guerre qui allait bientôt éclater. La région était déjà en 2019 une zone de friction intense. Les combats faisaient rage depuis cinq ans dans le Donbass, la Crimée avait été annexée, et la mer d’Azov était de facto occupée par la marine de guerre russe. La douceur visuelle que j’ai trouvée sur ces rivages paisibles entrait étrangement en contraste avec le mal qui montait. Un monde était au bord du précipice de l’Histoire. Telle est l’ambiguïté fondamentale que cette série donne à sentir : que sous la plage gronde la fureur et gisent les obus qui brisent les peuples. Cela fait trois ans que l’Ukraine a perdu ses horizons d’Azov ; peu d’Ukrainiens nourrissent encore l’espoir de les revoir un jour. Influencée par la tradition américaine de la road photography, la série privilégie le détour et l’errance, plutôt que l’approche journalistique, afin de donner au territoire et à ses singularités, plutôt qu’à l’événement, la haute main sur le récit. Celui-ci se construit au rythme de longs séjours annuels qui permettent au temps de l’histoire de se déployer dans sa complexité. Ces images portent notre regard vers les racines et les traces visibles de cette guerre ; ce sont les coulisses d’une horreur impensable sur le sol européen. J’ai l’espoir qu’elles murmurent à nos consciences que ce que nous croyons acquis n’a rien d’immuable.

De nombreux voyages sont encore à venir : je ne peux plus imaginer un été sans Ukraine.

Sans titre, une des responsables de l’association environnementale Clean Taman en bordure du détroit de Kertch sur la péninsule de Taman, Kraï de Krasnodar, Russie, été 2022.

Patrick Wack

Les Rencontres de la photographie

"Les Rencontres de la photographie d'Arles" est un festival créée en 1970 et dédiée à la photographie. De renommée internationale il se déroule tout au long de l'été et prend place dans de nombreux lieux de la ville d'Arles.

Pour découvrir l'ensemble de la programmation rendez-vous sur le site internet du festival.