Art & Architecture
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Saviez-vous que l’abbaye fut un lieu d’inspiration pour l’un des plus grands peintres du XIXe siècle ? Eh oui, Montmajour fut représentée à de nombreuses reprises par le célèbre Vincent van Gogh. On vous raconte tout !
Né le 30 mars 1853, Vincent Willem van Gogh est le fils d’un pasteur et l’aîné d’une fratrie de six enfants. Toute sa vie, il lutte contre des accès de folie, la dépression, l’angoisse et le désintérêt de ses contemporains pour son œuvre, fortement imprégnée des différents épisodes de sa vie et d’un manque de confiance en lui.
Décidé à devenir peintre, van Gogh s'inscrit à l’académie des Beaux-Arts de Bruxelles où il forme sa vision de l’art et sa technique. Entre 1881 et 1883, il s’installe à La Haye où il rencontre de nombreux peintres et s’inscrit dès lors dans le mouvement de l’école qui porte le nom de la ville. Il y installe son premier atelier. Par la suite, il retourne s’installer chez ses parents et produit un grand nombre de tableaux.
Au fil des années, son art évolue. En 1886, il s’installe à Paris, chez son frère Théo. Ce séjour lui réussit, sa peinture change, elle devient plus lumineuse. Il côtoie Monet, Signac, Gauguin, Émile Bernard ; il profite de l’influence impressionniste mais finit par s’en lasser. Il découvre aussi l’Orient et surtout l’art japonais, les tableaux de Hiroshige. Van Gogh est fasciné par cet art et par les peintures de paysages en particulier. Le japonisme va jouer un rôle décisif dans le style de sa peinture des dernières années.
En février 1888, il décide de quitter Paris pour la Provence et, poussé par la recherche de « son Japon », s’installe à Arles. Durant son séjour arlésien, il produit un très grand nombre de toiles. Van Gogh est alors au sommet de son art et réalise alors ses tableaux parmi les plus célèbres comme Les Tournesols ou La nuit étoilée sur le Rhône.
Van Gogh décide de s’installer à Arles alors qu’il n'avait prévu que de s’y arrêter. Il s’y sent en sécurité et la ville offre bon nombre de points d’attraction. C’est là qu’il produit ses meilleurs tableaux, en quantité comme en qualité. Le changement des saisons, les vergers, les grandes étendues sont autant de sujets sur lesquels il s’attarde.
Pour van Gogh, le Sud est synonyme de couleur, qu'il perçoit ici comme un outil au service de sa peinture. Tous les matins, quand le temps le permet, il part à la recherche de motifs capables de satisfaire son élan créateur. En effet, une joie de vivre, une émotion se sont emparées de lui depuis son arrivée à Arles, trouvant écho dans sa peinture. Au cours de longues marches pour s’imprégner des paysages de Camargue, il découvre l’abbaye de Montmajour où il s'arrête à plusieurs reprises.
Qualifiée de « ruine romantique », l’abbaye va devenir le sujet de plusieurs œuvres ! Entre juin et juillet 1888, il s'attarde sur le site d'où, à chaque fois, il rapporte une série de croquis et d’études. Il traite les ruines de l’abbaye avec réalisme, met en valeur leur silhouette échevelée.
Les motifs qu’il découvre à Montmajour le mettent en relation avec toutes les formes de peinture qu’il affectionne. Il y puise dans une source d’inspiration particulière, c’est pour lui une sorte de « montagne magique ».
Il produira plusieurs dessins et deux peintures de l’abbaye dont le célèbre tableau Coucher de soleil à Montmajour retrouvé en 2013 dans le grenier d’un particulier.