Environnement
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Ce précieux ouvrage, fruit d'une collecte minutieuse, nous plonge dans l'histoire fascinante des plantes qui ont prospéré dans les environs de l'abbaye. En les découvrant, vous comprenez mieux leur rôle vital au sein de cet écosystème sacré, où chaque espèce trouve sa place et contribue à l'équilibre de cet environnement monastique.
Dans les monastères du Moyen Âge, les jardins remplissent différentes fonctions essentielles. Tout d'abord, ces jardins sont principalement destinés à une vocation nourricière. La volonté de vivre en communauté et en retrait du monde exige une indépendance et une autonomie dans l'alimentation. C'est pourquoi les moines, souvent végétariens, exploitent principalement les ressources disponibles sur leur territoire.
Dans ces jardins, on retrouve un large éventail de cultures, allant des légumes racines aux herbes à potées, utilisées pour préparer des potages. Ces cultures comprennent des pois, des choux, des laitues, des céréales, des lentilles, des fèves ainsi que des plantes aromatiques telles que le raifort, la livèche, la moutarde et le fenouil.
Les moines récoltent des légumes et plantes tout au long de l'année et peuvent les conserver dans des endroits comme la cave, la grange ou le grenier. De plus, les moines collectent également des plantes sauvages poussant autour du monastère pour enrichir leur alimentation.
Outre leur fonction nourricière, les jardins monastiques ont également une vocation médicale importante. En effet, la médecine de l'époque s'appuyait largement sur une pharmacopée à base de plantes, et les produits de la terre servent non seulement à la cuisine, mais aussi à la pharmacie interne du monastère pour soigner les membres de la communauté. Ainsi, ces jardins sont au cœur de la vie quotidienne et de la santé des moines.
L’élaboration d’un herbier est une pratique qui a vu le jour vers 1530 en Italie, avec les premières planches séchées réalisées par le botaniste Luca Ghini. Cette initiative témoigne d'une volonté croissante de comprendre le monde.
C’est une collection qui est faite à partir de plantes récoltées, pressées puis séchées. Elles sont conservées à plat et parfois attachées sur des feuilles de papier. Elles sont également accompagnées d’informations sur le botaniste, sur l’espèce récoltée et d’observations sur l’environnement ou bien les usages. Pour organiser l’herbier, les plantes sont rassemblées par espèces, genres et regroupées par familles botaniques.
Ces herbiers jouent un rôle essentiel dans la compréhension, le suivi et la préservation de la biodiversité végétale. En tant que collection de spécimens originaux, ils sont importants pour l'identification des espèces et favorisent l'avancement des connaissances dans ce domaine. Ils permettent également d'analyser l'évolution des aires de répartition des espèces, contribuant ainsi à évaluer les impacts des changements sur la biodiversité.
Une centaine de specimens ont été récoltée au XIXe siècle à l’abbaye de Montmajour, à l'époque où l'abbaye est sauvée par Prosper Mérimée. Certaines variétés sont encore présentes de nos jours comme le pavot, les renoncules, le fenouil... des plantes que vous pouvez découvrir ci-dessous.
Retrouvez cette collection parmi celle rassemblée par les botanistes locaux Jean-Mathieu Artaud, Guillaume Meiffren-Laugier de Chartrouse, Louis Jacquemin et Marius Huard à la médiathèque d'Arles.