Art & Architecture
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Montmajour est un lieu qui a inspiré de nombreux artistes, dont le photographe arlésien, Lucien Clergue. Pour l'une de ses premières séries, il a choisi l'abbaye de Montmajour !
Photographe français né en 1934 à Arles, Lucien Clergue dédie sa vie entière à l’art de la photographie. Il contribue à sa diffusion et à son rayonnement à l’international.
Son œuvre est structurée par des thèmes qui seront récurrents comme l’exaltation de la vie mais aussi celui de la mort. Le sentiment d’appartenir à la ville d’Arles et au paysage camarguais se fait extrêmement ressentir dans son œuvre. Il ne cesse aussi de mettre en relation la photographie avec la littérature, les arts, le cinéma, la musique.
En 1969, il créé les Rencontres internationales de la photographie d’Arles avec Maurice Rouquette et Michel Tournier. C'est le 1er festival consacré à la photographie, devenu depuis un rendez-vous incontournable ! En 2007 il devient le premier photographe élu à l’académie des Beaux-Arts.
Son travail photographique des ruines de Montmajour constitue l’une de ses premières grandes séries. Composée de 60 clichés, elle est achetée au début des années 2000 par le Centre des monuments nationaux.
Enfant, Clergue est fasciné par l’abbaye. Il vient y pique-niquer avec sa mère. C’est pour lui un lieu poétique par excellence.
En 1955, il choisit ce lieu pour y réaliser ses 1ers clichés autour de la mort. Il est obnubilé par ce sujet, qu'il explore le sujet sous tous les angles. Pendant un mois il prend en photo le cimetière de l’abbaye, puis la chapelle Sainte-Croix. Ce qui lui plaît à Montmajour c’est « l’accord entre le ciel et la terre avec l’eau comme moyen de communication ». Il est fasciné par l’eau présente dans les tombes, le reflet du ciel dans l’eau, l’idée de l’infini. Cette série représente le 1er volet d’une trilogie sur les cimetières arlésiens (les Alyscamps et le cimetière XXe de Trinquetaille).
Dans ce travail, l’artiste ne cherche pas à avoir une démarche archéologique du site. Il explique être comme « guidée par un appel de l’intérieur » et cherche à creuser du regard les tombes comme pour y avoir la mort surgir du noir.
En 1958, une partie de ces photographies sont présentées à l’exposition Kodak à Paris.